« A l’instar des quartets de Coltrane, sans la même prétention toutefois, chaque protagoniste a la même importance, la même place au sein de l’ensemble. Car l’art de l’improvisation se situe dans l’écoute attentive de l’autre ». – José Pendje
Soubresauts du cœur, chaleureux frissons , rythmes et voix qui transpercent, traversent les corps. Le Bab-Ilo récidive. Les mélomanes de passage ne ressortiront pas indemnes de ce lieu faussement pudique, faussement discret, dans lequel l’African Jazz Quartet va s’atteler à « révéler le Jazz à ses racines africaines ».
La chanteuse américaine Gwen Sampé, le pianiste franco-congolais José Pendjé, le fameux batteur Jean-Claude Montredon et le bassiste Jérôme Barde invitent pour une petite révolution jazz, comme on les aime.
« Ce concert sera comme une cérémonie. Nous chercherons à restituer une dimension sacrée à la musique. Il s’agira de convivialité, mais aussi de recueillement, d’incantations voire de transe », décrit le pianiste José Pendje qui invite ainsi le public à « entrer dans la danse de rituel » de l’African Jazz Quartet.
José Pendje a construit ce projet à l’écoute de la musique africaine dont il a été bercé, de l’ambiance musicale de Kinshasa empreinte de la rumba zaïroise, du zouk de Kassav’ ou encore du funk de James Brown. « En Afrique, la musique est présente pour les grandes comme les petites occasions », rappelle-t-il.
Ce concert sera accompagné d’une exposition du photographe américain JB Russel intitulée : « Le Sahel : entre eau et soudure ». « L’idée est d’établir une connexion entre l’image et la musique », souligne le pianiste.
L’African Jazz Quartet promet une communion avec le public, un concert à la voix métissée : des standards du répertoire africain aux improvisations expérimentales pleines de mystère.
Mention spéciale pour la chanteuse et compositrice Gwen Sampé dont je vous invite à écouter le premier album, « Water Gazing » (2002). Une voix profonde, à la fois puissante et duveteuse, qui vous enveloppe d’une aura pleine de grâce et d’authenticité. Son corps même, avec lequel elle joue, est tout un instrument. Un instrument à vent qui ne laisse passer aucune fausse note.
Crédit photo de l’affiche : Christophe Gallaire