Jason Palmer n’en finit pas d’étonner son monde. Si l’on connaît son appétence pour les reprises syncrétiques autour du jazz, on ne s’attendait tout de même pas à ce que le trompettiste se jette dans l’univers afrofuturiste de la chanteuse soul et R&B Janelle Monáe. Avec « Wondaland », son cinquième album publié sur le label danois SteepleChase, Jason Palmer plonge l’alter ego de la chanteuse, l’archandroïde Cindi Mayweather (personnage central de l’univers conceptuel qui constitue la trame de sa musique) dans une toute nouvelle dimension.

Le trompettiste lisse avec finesse des morceaux comme Sir Greenwood, Neon Valley Street, 58321 ou Look Into My Eyes issus de « The ArchAndroïd » et « The Electric Lady », les deux derniers albums de Monáe. Finalement le disque se révèle comme un véritable bijou stylistique qui dénote une belle mise en perspective de thêmes mêlant pop, « space folk » et neo soul, que souligne le travail de Jason Palmer et ses acolytes, remarquable d’un point de vue esthétique. La voix de Cindi Mayweather est moins technologique et plus affable. Seul bémol : Palmer n’a toujours pas d’affinités avec l’art progressiste de la pochette de disque. Celle de « Wondaland » est encore une fois peu reluisante.
Katia Touré
Chronique (quatre étoiles) parue dans Jazz Magazine (Sept. 2015/N°676)
Jason Palmer – « Wondaland : Jason Palmer Plays Janelle Monáe »
Pour découvrir l’univers de Jason Palmer :
Nos précédents albums favoris de Jason Palmer sont « The Songbook » (2007) et « Take A Little Trip » (2012).
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